Mon premier semi-marathon

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Cinq mois après ma première course officielle, Marseille-Cassis, je me lance cette fois-ci sur une course plus conventionnelle : un semi-marathon, mais surtout mon premier semi-marathon.

Parcours de la course

Pourquoi ?

Certes, il y a encore quelques années, je ne comprenais ni le but ni l’intérêt de courir de si longues distances.

Puis, on découvre cette sensation incroyable que l’on ressent lorsqu’on franchit la ligne d’arrivée. On a envie de la ressentir de nouveau, et progressivement on finit même par vouloir allonger cette distance.

Comment cela s’est-il passé pour moi ? Absolument pas comme prévu, mais, je reste satisfait de ma performance. D’autant plus que cette fois-ci, je n’ai ressenti aucun symptôme de la sclérose en plaques.

Direction Hyères pour 21,1 km

C’est donc à Hyères que je me suis rendu, pour le dernier jour d’hiver, le 20 mars 2022.

Le parcours est dit « ultra plat » et « propice au chrono ». Est-ce l’occasion pour moi d’établir un record de France ? Quand je vois la vitesse à laquelle partent les premiers, je peux t’assurer que je n’ai absolument aucune chance.

Mais, c’est l’occasion pour moi d’établir mon premier chrono sur cette distance, et de pouvoir me dire que malgré la SEP j’ai réussi à courir sur une longue distance.

Une partie du parcours passe par le bord de mer… je trouvais ça chouette au début. Pourtant, ça ne l’était absolument pas et je t’expliquerai un peu plus loin pourquoi.

Mon premier semi-marathon

La préparation

Juste après la validation de mon inscription, c’est malheureusement le début des problèmes.

Début novembre je tente de reprendre les entraînements juste après Marseille-Cassis, mais je m’aperçois que je me suis fait mal au pied pendant cette course. On me diagnostique une aponévrosite plantaire, j’en ai donc pour deux à trois mois d’arrêt.

Bon, au moins l’avantage, c’est que durant mon séjour de décembre au Costa Rica je n’ai pas eu à programmer des séances et j’ai pu en profiter pleinement 🙂 .

Plage de SAMARA au COSTA RICA

Fin janvier, je reprends les séances d’entraînement progressivement. En revanche, je me rends vite compte que j’ai tout perdu… frustré par cette sensation, je veille à m’entrainer correctement.

Et comme je le disais dans mon premier article, un coach spécialisé en course à pied établi mon programme d'entrainement. Ayant une sclérose en plaques, et débutant dans cette discipline, j'ai jugé qu'il était plus pertinent de me faire accompagner par un coach. Il adapte ainsi les séances en fonction de mes contraintes et de ma progression.

Et en plein hiver ce n’était vraiment pas facile. Je sais que certains ont trouvé que j’étais motivé d’aller courir en hiver dans le froid. Pourtant, ce n’est pas de la motivation, c’est de la discipline. Souvent, je n’ai pas voulu y aller. Cependant, comme je répète souvent :

 » Si tu t’autorises à ne pas y aller une fois, tu t’autoriseras à manquer l’entrainement plusieurs fois.  » 

Le jour J

En seulement deux mois, je le sais, impossible pour moi d’être prêt pour aller chercher un super chrono. Entre la blessure et la SEP, j’ai veillé pendant les entrainements à y aller progressivement.

Sur cette course, sous les conseils de mon coach, le plan était d’y aller tranquillement sur les 10 premiers km et ensuite d’accélérer si j’en étais capable.

Céline sera avec moi en tant que supporter, elle traine une petite douleur et préfère ne pas participer à la course, mais m’encouragera pendant toute l’épreuve.

Photo juste avant le départ

Le Départ

On part donc. Et, encore une fois ma première pensée : « Qu’est-ce que je fous là bordel !? »

Au départ toujours pris par cette peur de ne pas y arriver, toutefois une fois lancé, on est concentré sur sa course et l’on oublie tout.

Ainsi, je démarre tranquillement, je reste juste à côté d’un couple qui bavarde et qui s’encourage. Je décide alors de m’incruster derrière eux comme si l’on était devenu un trouple. Cela me permet de la même façon de m’abriter un peu du vent qui commence à se lever, mais surtout de gérer plus facilement son allure que lorsqu’on est tout seul.

Le KM5

Arrive le premier ravitaillement. Si vous me suivez sur Instagram vous savez que j’adore grignoter. Et c’est donc là, le motif parfait héhé.

Et c’est open bar, même si pour ce premier ravitaillement je prendrai uniquement de l’eau. Des bénévoles nous encouragent et nous tendent de l’eau, je décide de me diriger vers une enfant qui doit avoir 10 ans et qui tend un gobelet aux coureurs. Je trouve ça mignon, déjà à cet âge-là, de venir nous encourager un dimanche matin à 9 h.

Et là, je prends le gobelet, me rends compte que celui-ci n’est presque pas rempli. Et je te vois venir et me dire « il faut voir le verre à moitié plein et non à moitié vide ». Mais là, on était plutôt sur « un quart ! ».

C’est trop tard pour faire demi-tour, et puis je me dis que si ça se trouve la petite était juste une spectatrice et que je lui ai volé son verre 😮

On continue… mais j’ai soif du coup et ce n’était pas prévu.

Je continue de courir tout en surveillant ma fréquence cardiaque. Toujours moins de 170 BPM, (ce qui représente pour moi 85% de ma FCMax). Et j’arrive sur le fameux bord de mer qui devait être très sympathique.

Mais, c’est tout le contraire… le mistral nous attendait pour venir nous tabasser et tenter de nous faire tomber. Et, mon rythme cardiaque monte… pour combattre le dieu du vent probablement.

Je décide de maintenir une vitesse, même si mon cœur monte. Là je suis à 175 BPM, c’est une fréquence que je pense pouvoir tenir une heure, mais pas plus. Je comptais monter à 175 BPM pour la deuxième moitié de la course, mais bon tant pis. 

Photo du bord de mer

Le KM10

Je décide de m’arrêter au ravitaillement. Il est vrai que je n’arrive pas à boire en courant… j’ai plusieurs fois essayé, mais c’est la fausse route assurée.

Je m’arrête donc, et je décide même d’envoyer un message audio à ma femme… (le touriste quoi !). Pour lui dire que tout se passe bien et que je suis à la moitié du parcours et que je vais maintenant accélérer. Mais avec le vent elle ne comprend rien s’en suit une série de messages qui je lirai sur ma montre en courant :

  • – Je n’ai absolument rien compris 
  • – Tu es où ?
  • – Ah, je crois que j’ai compris
  • – Ah c’est trop cool !
  • – Courage !
Ces messages me font sourire et me boost.

J’accélère le pas et tout en restant à 175-177 BPM tout se passe bien et je découvre cette sensation fabuleuse de doubler tout le monde, ça me fait beaucoup de bien.

Le KM13

À un moment de la course il y’avait une petite boucle qui ne faisait revenir sur nos pas, en étant au KM13, je voyais les coureurs du KM 12, je croise les partenaires de mon trouple.

La femme me regarde avec de grands yeux et le sourire en me pointant du doigt pour que son mari puisse me voir. Je leur fais un signe de la main, en espérant qu’ils me pardonneront d’avoir quitté le trouple sans prévenir. Mais, il était temps de tourner la page, je devais avancer sans me retourner. Mais je reconnais que c’était une belle histoire.

Arrive à KM18… je continue de doubler du monde, notamment ceux qui sont probablement partis trop vite au début et qui ne peuvent plus courir.

J’ai l’impression de voler, et puis tout à coup je sens qu’une personne avait décidé de me coller pour être à mon allure. Mais depuis que j’ai quitté le trouple, je souhaite vivre comme un solitaire. D’autant plus que j’entends cette personne respirer très fort dans mes oreilles, c’est insupportable.

Je décide donc d’accélérer sur 100 m pour semer cette personne… même si cette accélération me coûte un peu de carburant.

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Après le KM 19

Arrive au KM19, je commence à faire des calculs de maths : « un semi-marathon c’est 20 ou 21 km ? Bah attend le marathon c’est 40 ou 42 ? » Et je me demande j’ai presque fini ou bien il me reste 2 km encore ?

Le chemin sur le bord de mer a lui aussi bien taper dans le réservoir. Je suis fatigué, j’ai envie de marcher. Je fais donc quelques pas pour reprendre mon souffle, mais comme je disais plus tôt, je sais que maintenir 180 BPM plus d’une heure c’est très compliqué.

J’arrive, je vois ma femme et mes amis qui m’encouragent en me disant que c’est presque fini. J’essaye de rester digne pour la photo même si j’ai très envie de m’arrêter et de marcher

Là, j’ouvre les vannes et je donne absolument tout… je passe la ligne d’arrivée et je termine donc mon premier semi-marathon en 2h09. 😀

Temps intermédiaires

Les jours d’après

Fier de moi, cette première course c’était formidable. Objectif pour mon prochain semi-marathon : Passer sous la barre des deux heures.

Mais avant ça… j’en profiterai pour prendre quelques vacances aussi.

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